EAN13
9782954457949
ISBN
978-2-9544579-4-9
Éditeur
MAISONDELARCHI
Date de publication
Collection
PALISADES
Nombre de pages
72
Dimensions
25,6 x 20,5 x 1,2 cm
Poids
500 g
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Traversées

La reconstruction du pont battant et les changements d'habitudes urbaines

De

Illustrations de

Maisondelarchi

Palisades

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Besançon, deux quartiers, deux parties de la ville, à l'occasion de la construction de la ligne de tram, le pont qui les relie est reconstruit.
Christophe profite de ce moment particulier pour faire un état des lieux… et un Etat des êtres qui les peuplent, un instantané.
Pourtant, tant s'en faut, le mot tel qu'on l'entend généralement ne correspond pas aux moyens que Christophe déploie : Christophe ne "produit" pas d'images, il fait des photographies. Quand il se fait 2500 images chaque seconde dans le monde, Christophe s'inquiète du temps qu'il fera, s'équipe, met son matériel sur son dos, et va "sur le sujet".
Le sujet c'est d'abord le pont, bien sûr, le nouveau pont, que l'on finira par voir, incidemment, comme dans tout voyage, où le plus intéressant c'est le trajet, bien plus que la destination. Les étapes, souvent graphiques, sont peuplées de rencontres, car le vrai sujet de Christophe, c'est l'humain. Quand certains vaquent, d'autres posent. À force de le croiser, ils se sont habitués à sa présence.
Ceux-là, il faut les voir, s'exposer crânement, se pensant plutôt images glorieuses qu'objets sociologiques. Ceux-ci en revanche, petits métiers et vieux habitants, vivent leur vie dans un cadre toujours provisoire, qui évolue chaque jour.
C'est de la topographie physique, mais aussi de la topographie humaine. Le terme est juste, car Christophe s'inscrit dans cette longue génération de photographes "topographes", commencée par les Baldus et les Charles Nègre de la mission héliographique de 1857, suivis par les "modernes" des missions de la DATAR depuis les années 80.
Dans les deux cas, l'usage de la chambre grand format est imposé. De nécessité au départ, elle est devenue une contrainte par la suite, non pas pour la technique, mais pour tenter de pénétrer les choses, non de les effleurer.
Et c'est bien ce que l'on ressent en regardant ces photographies, même si certaines vous amènent à sourire, vous sentez qu'elles vous montrent le fond des choses. Pas de vérités universelles, juste le fond des choses, un certain jour dans un certain lieu …
Aux "vues" de Christophe, Jacques Moulin donne sa voix, il est son interprète, qui tantôt nous déclame l'épopée, celle de l'aventure qui se déroule, tantôt nous conte la petite histoire, celle des lieux et des gens. Il leur donne la parole, nous fait entendre le son, la musique, la rumeur de la Ville.
Par ces textes, il nous donne à comprendre que toute cette histoire, c'est une parenthèse dans le déroulement (le flux, le flot ?) de la vie des habitants des deux rives. D'ailleurs, les années ont passé, ils ne sont déjà plus les mêmes… le paysage est redevenu fixe, le trou dans l'eau s'est refermé…
Non qu'il fasse chronique, Jacques Moulin est bien là le complice de Christophe.
Regardez les "vues", comme je l'ai fait d'abord, puis revenez-y et ajoutez la voix, vous y entendrez le son…
François Haton
Architecte et membre de la Maison de l'Architecture de Franche-Comté
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