Une plongée dans l'enfance, en écho d'aussi loin que l'on puisse se souvenir, le jeu, la découverte, l'imagination, l'apprentissage, l'immensité des possibles ! Une reconnexion douce, drôle et salutaire ! Et cette si tendre et complice écriture qui nous y plonge en joie enfantine !

Extrait
« A changer si souvent
de pointure
et de dents
nous le savions

enfants

ce que c’est d’être éphémères. »

Dans ce roman librement inspiré de la vie d’Anna Boberg, artiste peintre suédoise (1864-1935), l’on suit la quête picturale de cette artiste dans l'archipel des Lofoten dans le nord de la Norvège.
Jeune fille issue de la bourgeoisie suédoise, Anna Boberg fuit un internat suisse destinée à la bonne éducation de jeunes filles. Elle se retrouve à Paris et demeure quelques temps Chez les Garnier. Dans sa chambre, se trouve un tout petit tableau d’un peintre impressionniste. Elle admirera Monnet. Plus tard, mariée au célèbre architecte Ferdinand Boberg, elle découvre les lofoten lors d’un voyage. Là sera son inspiration, son apprentissage de la peinture. Elle y retournera, seule, tous les ans, dans la petite cabane imaginée par son mari. Et, autodidacte, elle n’aura de cesse de guetter, admirer, de s’imprégner des paysages et de leur lumières si particulières.
Ce fascinant roman nous invite à imaginer la vie d’une femme libre, à la suivre dans cette quête artistique aux confins du monde et nous guide merveilleusement sur son chemin de création, baigné des couleurs boréales, de lumières d’aubes et de crépuscules arctiques.

Quelle découverte ! Quel bonheur de lecture !
Après avoir réalisé un fait d’arme, Melchor doit être mis quelques temps au vert. Il choisit un commissariat à Terra Alta. Il y fonde une famille, s’investit dans sa vie, personnelle et professionnelle, sur ces terres isolées et meurtries par l’histoire. Alors qu’une garde se termine, il est appelé sur une scène de crime. Ce qu’il y découvre est horrible. Il n’aura de cesse de résoudre cet assassinat.
La construction de ce premier roman d’une trilogie, écrit au présent pour l’enquête, au passé pour l’histoire de Melchor, rend l’histoire passionnante, bouleversante, haletante. Son intelligence et sa profondeur nous offre un propos fort, puissant, éclairant.
« (…)
- La bataille n’a fait que laisser des blessures visibles, continua-t-elle, comme si elle ne parlait pas à Melchor mais à elle-même. Les tranchées, les ruines, les collines jonchées d’éclats d’obus, toutes ces choses que les touristes aiment tant. Mais les vraies blessures, ce ne sont pas celles-là. Ce sont celles que personne ne voit. Celles que les gens conservent secrètement. Ce sont elles qui expliquent tout mais, de celles-ci, personne n’en parle. Et, qui sait, c’est peut-être mieux comme ça. »
*[Bataille de l’Ebre, lors de la guerre civile espagnole]

Un nouvel album de la série Les Amis du bois sans mousse, merveilleusement illustré par les peintures à l’huile d’Olivier Desvaux qui nous transportent et nous font rêver. Dans ce cinquième récit, il est question d’écologie : les deux ourses, qui vivent à l’opposé l’une de l’autre, subissent les conséquences du dérèglement climatique – les températures augmentent, la banquise fond, la nourriture se fait rare. Contrairement à ce qu’elles pensaient, l’herbe n’est pas plus verte ailleurs, et aucun endroit sur Terre n’est épargné par ce phénomène. Mais, à l’instar des Fables de la Fontaine – cet opus ne dérogeant pas à la règle – une morale se dégage du récit, symbole d’espoir, qui prône l’amitié salvatrice et solide face aux problèmes de la vie. A lire à partir de 6 ans !

Depuis la disparition de son père, Mallory dédie sa vie à sa famille et peine à subvenir aux besoins de sa mère malade et de ses deux sœurs. Elle qui s’était jurée de ne plus jamais jouer aux échecs, cause de la destruction de sa famille, elle accepte à contrecœur de participer à un tournoi. Face à elle : Nolan Sawyer, champion du monde d’échecs et numéro 1 mondial. Elle va, malgré elle, retomber dans le milieu des échecs qui lui réserve bien des surprises…

Une romance pour adolescents drôle et pleine de sensibilité ! C’est une véritable plongée dans le monde des échecs que nous propose Ali Hazelwood – on y parle technique, matchs, stratégies, on étudie son adversaire – mais nul besoin de s’y connaître pour apprécier notre lecture, c’est d’autant plus fascinant de tout découvrir ! Une histoire d’amour non seulement entre Mallory et les échecs, mais également entre Nolan et elle, deux jeunes adultes qui s’admirent et se respectent mutuellement et qui ont bien plus de points en commun qu’ils ne le pensent… Ils vont peu à peu apprendre à dévoiler leurs failles, faire sauter leurs barrières et leurs non-dits. Une lecture douce qui met du baume au cœur, pleine de bons sentiments, sur le parcours d’une héroïne attachante, combative et intelligente, mais surtout humaine, avec ses défauts et les fantômes de son passé. Par une plume addictive et drôle, l’autrice nous propose des personnages plus attachants les uns que les autres, et aborde avec justesse des sujets importants comme la misogynie : elle montre ce que c'est d'être une femme qui évolue dans un monde considéré comme celui des hommes, avec des remarques et des questionnements pertinents sur la condition des femmes dans le milieu des échecs ou, tout simplement, le milieu sportif.
Un roman plein de tendresse, de sensibilité et d’humour qui fait du bien au moral – et qui vous donnera envie de jouer aux échecs – sur l’adolescence et le passage à l’âge adulte, mais aussi sur la poursuite de nos rêves, à lire à partir de 15 ans !