Événements à la librairie - Archives

Lecture de poèmes de Baudelaire, Chassignet, Karelli, Bachmann, Ronsard, Goffette, Calaferte, Fall, Leopardi, Planque, Réda, White, Li Bai, Soloviev, Jacques, Ritsos, Wetterwald, Kryvtsov, Melville, Cadou, Jaëll et Rimbaud entrecoupés de morceaux de Messiaen, Purcell, Wolff, Zappa, Ustwolskaja, Baines, et Schumann.

Sur près de trois jours, les Estivales de Lods veulent rassembler des philosophes, des poètes, des écrivains, des musiciens mais aussi les habitants de Lods et de la Vallée de la Loue, ou encore tout amateur de passage dans le village. Elles entendent également témoigner de la richesse créatrice d’une région, la Franche-Comté, parfois méconnue ou réduite à un vénérable patrimoine qu’on visite. Nous préférons, pour notre part, mettre en avant l’indépendance, la patience et l’ouverture d’esprit du Comtois. Il suffit d’évoquer le travail rare, profond et généreux, de L’Atelier du Grand Tétras et de sa revue La Racontotte, dont on fêtera bientôt les cinquante ans d’existence ou la revue Possibles dirigée par Pierre Perrin, elle aussi fondée il y a près d’un demi-siècle.
Le thème retenu pour Les Estivales 2024 porte un titre de circonstance : « Habiter l’impossible ». Il sera décliné tout au long de ses journées.
Extrait de la plaquette de présentation des Estivales.

De père grec et de mère allemande, c’est en France que Marianne K. Leroux, enfant, trouve refuge à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le souvenir de la tourmente lui donne tôt le désir de se choisir un destin et un enracinement. C’est dans une très ancienne ferme du Haut-Doubs qu’avec Daniel Leroux elle construit son avenir. Dans la grange, ils installent un atelier de peinture ainsi qu’une imprimerie. Elle peintre, lui écrivain, ils se lancent en 1976 dans l’aventure de l’édition artisanale en créant la revue d’écologie rurale La Racontotte, dont Marianne est la fidèle illustratrice. Elle orne également de ses dessins bien des livres de L’Atelier du Grand Tétras. Le dialogue entre peinture et œuvres littéraires est certainement l’un des fils conducteurs de son travail.
Livret de présentation des Estivales de Lods 2024

« Nous avions l’habitude, comme le recommandait Valéry, d’”épuiser le champ du possible”. Mais
précisément nous réalisons désormais que ce possible, nous sommes en train de l’épuiser à force de l’exploiter.
Et qu’il est peut-être trop tard pour ménager un avenir qui se résume à encore exploiter le possible en le répétant. D’autant que le possible consiste, dans sa définition métaphysique classique (c’est-à-dire moderne) à répéter ce que nous pouvons à l’avance penser comme non contradictoire pour notre conception – le possible, toujours pensable (cogitable) par avance, toujours répétant le déjà conçu et concevable […] ».
Jean-Luc Marion.
Déroulé : Chaque séance donnera lieu à une introduction par Jean-Luc Marion, suivie d’un dialogue avec les participants.

« L’ailleurs a toujours été un habitant de l’ici. On pourrait écrire qu’il n’y a pas d’ici sans une présence de l’ailleurs, qu’elle surgisse par des rencontres de passage, par le récit des veillées, ou par le choix de quelques-uns de s’installer et de prendre racine dans l’ici. Comment ne pas penser au poète Saint-Pol Roux, né à Marseille, vivant un temps à Paris, puis Bruxelles avant de choisir Camaret-sur-Mer, une maison de pêcheur au-dessus de la plage de Pen-Had, à la pointe de Pen-Hir, au point de devenir « Le Magnifique » de toute la Bretagne ! On pourrait méditer que l’ici est la figure du silence et l’ailleurs celle de la voix ; puis, après avoir habité cette possibilité, inverser la proposition en prêtant le silence à l’ailleurs et la voix à l’ici. »
Pierrick de Chermont.