La Langue des choses cachées

Cécile Coulon

L'Iconoclaste

  • Conseillé par (Libraire)
    13 mai 2024

    Une noirceur poétique

    On pourrait écrire que ce texte est un conte, une fable, une manière symbolique de dire la noirceur des âmes. Des contes il en a la concision, celle des mots évocateurs, poétiques qui disent la sidération. Des fables, il en possède une morale, celle de la capacité de résilience des femmes face à la brutalité des hommes et du monde environnant que symbolise un lieu, le Fonds du Puits. Dans ce village éloigné, un Fils va devoir en une nuit remplacer sa Mère, celle qui connait les choses cachées, qui entend tout ce qui est tu, en étant capable d’apporter la guérison. Ce don elle l’a transmis à son fils qui dans ce lieu va devoir soulager à son tour. Mais le Fils ne sait pas tout. Il ignore que la mère est déjà venue dans ce bout du bout du bout du monde et que des histoires anciennes y sont dissimulées. Pour les extraire du passé il va falloir rencontrer le prêtre, l'enfant, l'homme aux épaules rouges, la femme aux yeux verts et se colleter avec hier. En peu de mots, Cécile Coulon convoque une atmosphère pleine de mystères, de malédictions, d'opacité irrationnelle à la lisière de l’horrifique et de la poésie. Un texte dans la continuité d’une oeuvre en perpétuelle évolution.


  • Conseillé par (Libraire)
    31 janvier 2024

    Sombre

    On ne sait pas bien à quelle époque nous sommes, et peu importe à vrai dire tant cette histoire-là est hors du temps. Quant au lieu, il évoque une contrée reculée, déshéritée et souffrante. Ce lieu-dit se nomme "le fonds du puit".
    Un jour, un homme appelé "le fils" doit s'y rendre pour venir en aide à un jeune garçon malade. Cet homme a une aura spéciale, c'est un guérisseur.

    Il succède à sa mère, pourtant habituée des lieux, car elle est maintenant trop vieille pour s'y rendre. La mère et le fils possèdent ce don : celui de voir des choses cachées, enfouies dans les tréfonds de l'âme humaine. Autrement dit de ressentir ce que les autres ne voient pas.

    Lorsqu'il se rend au chevet du malade et qu'il rencontre le père de ce dernier, une impression douloureuse et funeste l'étreint. Cet endroit suinte la veulerie et la violence. Il ne lui reste plus qu'à accomplir sa tâche...si difficile soit-elle.

    Nous voilà propulsés dans la noirceur de l'âme humaine. Cécile Coulon excelle à décrire la vilenie des hommes que l'on imagine renfrognés et torves.
    L'épilogue en sonne le glas. Un roman incisif et sombre.