Vie et mort de Vernon Sullivan
EAN13
9782363391957
Éditeur
Finitude
Date de publication
Collection
FINITUDE
Langue
français
Langue d'origine
français
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Vie et mort de Vernon Sullivan

Finitude

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Pour cette rentrée 2023, pas de premier roman, mais un nouvel auteur ! Dimitri
KANTHELOFF a déjà publié un roman, Supernova, aux Avrils, en mars 2021. Vie et
mort de Vernon Sullivan est, comme son titre l’indique, un roman consacré à
Boris Vian et plus particulièrement à un de ses alter ego, cet auteur
américain qu’il a créé de toutes pièces. En 1946, Vian a 26 ans, et ce
touche-à-tout de génie est un habitué des pseudonymes et des canulars en tous
genres. Il fait le pari, avec Jean d’Halluin, le jeune éditeur des Éditions du
Scorpion, d’écrire en quelques semaines un roman « américain » qui trompera
même les spécialistes. Ce sera le scandaleux J’irai cracher sur vos tombes,
signé Vernon Sullivan, dont Vian n’est censé être que le traducteur. Le livre
est choquant à souhait, le cocktail de violence et de sexe sur fond de racisme
fascine, et une plainte en justice assure son succès. Le pari est réussi et
d’Halluin, qui sent le filon, presse Boris de « traduire » d’autres Vernon
Sullivan. Hélas, dans le même temps, ses propres romans, dont L’Écume des
jours, sont boudés par le public et la critique. Vian est atterré, mais
réalisme économique oblige, il commet trois autres Vernon Sullivan. Qui plus
est, afin d’échapper à la justice, il dépense une énergie considérable pour
prouver l’existence de l’auteur américain fantôme. Le canular devient
carrément moins drôle et le piège se referme sur Vian. Comme un double
maléfique, Vernon Sullivan finit par envahir toute sa vie. Ultime et sinistre
pied de nez du destin, lors de la première projection du film tiré de J’irai
cracher (un film raté qu’il désavoue), Vian meurt d’une crise cardiaque. La
farce est finie, il avait 39 ans. Des caves de Saint-Germain aux bureaux des
Éditions du Scorpion, Dimitri Kantcheloff décrit l’ambiance particulière de ce
Paris d’après-guerre, où une jeunesse friande de plaisirs et d’Amérique
s’oppose à une société rigide, prompte à la censure. Mais aussi un milieu de
l’édition peu glorieux, entre petits arrangements et recherche du « coup ».
Roman très documenté d’un vianophile convaincu, mais roman tout de même, Vie
et mort de Vernon Sullivan, donne surtout corps aux espoirs et aux rêves d’un
jeune écrivain un brin potache et trop doué. Puis, sous la légèreté de façade
du boute-en-train amateur de jazz auquel on réduit souvent Vian, Kantcheloff
montre les blessures d’un auteur qui a souffert de n’avoir jamais été pris au
sérieux. On sent l’amertume et la désillusion grandir chez Vian alors que,
malade du cœur, il se sait condamné. Sa frénésie créative, sa volonté de se
défaire de ce Vernon Sullivan trop encombrant, prennent alors une autre
résonance, bouleversante. Dans un jeu de miroirs, entre fiction et réalité,
Dimitri Kantcheloff donne vie à un des minuscules drames intimes de l’histoire
littéraire. Il offre à Boris Vian, écrivain dévoré vivant par son double, un
hommage à sa mesure, élégant, virevoltant et doux-amer. Dimitri Kantcheloff
est né en 1981. À vingt ans, ses succès relatifs de guitaristes dans des
groupes de rock’n’roll l’incitent à accepter un emploi dans la communication.
Quelques années plus tard, il quitte Paris pour les bords de la Méditerranée
et trouve enfin le temps d’écrire. Après Supernova (Les Avrils, 2021), Vie et
mort de Vernon Sullivan est son deuxième roman.
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